La plasticienne et designer stéphanoise Julia Debord-Dany, ancienne étudiante de l’École supérieure d’Art et Design Saint-Étienne (Ésadse), a été sélectionnée pour effectuer une résidence à la Villa Albertine de New York, en 2025.
Pour diffuser le design français
Depuis son atelier niché dans l’ancien bâtiment de l’école des Beaux-Arts, Julia Debord-Dany se prépare à partir, en avril prochain, pour la Grosse Pomme.
À tout juste 31 ans, elle fait partie des quelque 60 artistes internationaux à avoir décroché une résidence aux États-Unis, par le biais de la Villa Albertine. Ce programme de résidence, dédié à soutenir et diffuser la création française, a été mis en place par la France en 2021.
« Des écoles en design font postuler des étudiants et anciens étudiants sur un projet spécifique. L’Ésadse s’est portée garante pour moi et, par chance, j’ai été retenue. C’est une belle opportunité », raconte celle qui séjournera en plein coeur de Brooklyn, à Industry City, dans le quartier des start-up.
A la recherche des bons matériaux
Durant un trimestre, la Stéphanoise d’adoption va pouvoir s’adonner à sa petite obsession, la recherche de matériaux : « Je collecte tout ce qui est matière, texture et autres. J’adore ça, confie la trentenaire, de sa voix cristalline et enjouée. Parfois, je peux bugger sur certains types d’éponges ou de pierres. »
Comme un grand chef, le produit-matériau est au centre de son expérimentation. « Les designers sont un peu comme des cuisiniers. Nous prenons beaucoup d’ingrédients afin de les assembler, les mélanger... Mais il faut aussi connaître ses ingrédients, leur goût et leur impact, sur l’environnement notamment. » Julia Debord-Dany a également le coup de crayon d’une styliste de mode : « Après le choix des matières, je dessine une collection. J’imagine alors une série d’objets. »
Saint-Étienne, ville de coeur
La designer, née d’un père auvergnat et d’une mère réunionnaise, dessine et sculpte depuis toujours. Après le lycée, elle opte pour le droit un temps mais, passionnée d’archéologie, elle se réoriente très vite en Histoire de l’art. « La pratique m’a tellement plu que j’ai passé les concours des écoles d’art. »
En 2013, elle intègre l’Ésadse, dont elle sortira diplômée en 2019. Ces années restent gravées dans sa mémoire : « C’était incroyable. Dans cette école, les parcours diffèrent selon les étudiants. Il n’y a pas de formatage, comme cela peut être le cas dans d’autres écoles. »
Quant à la ville : « Je l’aime beaucoup. Elle a un dynamisme surprenant. Après mon diplôme, j’ai trouvé ici des conditions de travail et des gens extraordinaires. »