En provenance directe de Bruxelles, Pauline Santoni et Julien Carretero ont choisi Saint-Étienne pour développer leurs créations : des filets, sous toutes les formes.
Un savoir-faire textile qu’ils cultivent au sein des Ateliers Delacroix, dans l’ancienne école des Beaux-Arts.
N’y voyez pas un héritage d’aïeux marins-pêcheurs, dont la technique se serait transmise de génération en génération. Pauline Santoni, designer textile franco-suisse, a mordu à l’hameçon loin des côtes. Alors qu’elle était étudiante à Bruxelles, lors de travaux menés autour des arts du cirque et du tissu aérien, qu’elle souhaitait réinventer : « C’est là que je suis tombée dans les mailles du filet ! », se souvient-elle, amusée.
Une technique ancestrale
C’est à force de documentation puis de pratique que la jeune femme de 36 ans se forme. Et crée, avec passion : « La technique du filet de pêche est très ancienne et varie d’un continent à l’autre, d’une culture à l’autre, explique-t-elle. Elle ne nécessite rien d’autre qu’une aiguille et de la matière, que ce soit de la corde, du ruban, ou de la rubalise. Tout est imaginable. J’aime aussi le travail du corps autour de cette matière mouvante, ça demande une gestuelle, qui évolue en fonction du filet. »
Les ateliers Delacroix
Avec Julien Carretero, designer d’objets et d’espaces formé à Paris, en Grande- Bretagne et aux Pays-Bas, naissent en 2021, à Bruxelles, les Ateliers Delacroix. Clin d’oeil au fameux point... de croix.
Que ce soit par le biais d’accessoires de mode (bijoux, sacs, vêtements...) ou d’éléments de scénographie, parfois en format XXL, le couple de designers déploie tout d’abord ses filets en Belgique.
Le choix de Saint-Étienne
Le confinement dû à la crise sanitaire aura raison de leur ancrage belge. Pauline Santoni et Julien Carretero aspirent à un cadre de vie plus verdoyant.
« J’intervenais alors aux Beaux-Arts de Lyon. On recherchait quelque chose de plus apaisant encore » se souvient le designer de 41 ans, dont le parcours professionnel l’a amené à exposer à Paris, New York ou encore Tokyo, et dont l’une des créations, un vase, a intégré la collection permanente du musée des Arts décoratifs de Paris.
« J’avais déjà exposé à la Biennale Design. Je savais que Saint-Étienne était une ville design, et le passé industriel, notamment rubanier, de la ville, collait parfaitement aux Ateliers Delacroix. Sans compter la beauté du parc du Pilat qui nous a convaincus ! »
Une fois sur place, le hasard des rencontres les conduit jusqu’aux ateliers de l’ancienne école des Beaux-Arts, mis à disposition par la Ville et où ils décident d’installer leur activité.
« Saint-Étienne bat tous les records en matière de gentillesse et de solidarité, encore plus qu’en Belgique ! », admet Pauline Santoni.
Si leur exposition au sein de la galerie Surface est désormais terminée, le duo poursuit ses créations et son exploration de l’écosystème créatif local, avec la volonté de collaborer avec des entreprises stéphanoises et de se tourner, aussi, vers les particuliers. Pour que chacun puisse tomber, à son tour, dans les mailles de leurs filets.
Infos pratiques
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A suivre sur Instagram @ATELIERSDELACROIX
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Ouverture publique des ateliers de l’ancienne école des Beaux-Arts (15 rue Henri-Gonnard) le jeudi 21 novembre de 17 h à 22 h