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À Châteaucreux, l’ensemble « One station - One Plaza » est sorti de terre en 2017. Au sortir de la gare de Châteaucreux, les visiteurs n'avaient, pour toute première image de notre ville, qu'un terrain vague entouré de barrières de chantier.
L'espace était en friche depuis 2007. C'est la date de la démolition de l'ancien site de la chocolaterie Weiss (repositionnée depuis sur la zone du Pont-de-l'Âne) et des bureaux de l'ex-direction départementale de La Poste. Les deux ont donné le nom de code d'îlot Poste-Weiss à cette opération de reconquête urbaine d'envergure.
Trois ans de travaux auront été nécessaires pour achever ces trois bâtiments « totem ». Ils abritent deux hôtels, le siège de la Caisse primaire d’assurance maladie de la Loire, 4 500 m2 de bureaux, 1 500 m2 de commerces et 48 logements en accession à la propriété. En dix ans, le quartier de Châteaucreux s’est métamorphosé avec :
L'ensemble donne, au sortir de la gare, une tout autre image de Saint-Étienne.
Inaugurée fin 2019, la troisième ligne de tramway (T3) vous amène de Châteaucreux à La Terrasse en 15 minutes. La ligne facilite, depuis, les déplacements de milliers de personnes chaque semaine. En 2023, la T3 a transporté plus de 4,7 millions de voyageurs, avec une progression annuelle de l'ordre de 25 % depuis 2019. Elle enregistre une hausse constante de fréquentation les jours de match à Geoffroy-Guichard et de spectacle au Zénith. On estime à 500 000 le nombre de trajets en voiture ainsi évités chaque année.
La T3 est un accélérateur du renouvellement urbain. Boulevard du Colonel Marey, boulevards Fauriat et du 8 mai 1945, les abords du Zénith, la traversée du Technopôle Christian- Cabal et rue Bénévent... jusqu’à la rue Claude-Odde du côté de Bergson... tous ces espaces publics sont depuis méconnaissables, pour qui redécouvre Saint-Étienne après 5 ans d’absence.
Ils ont été aménagés en intégrant, sur tout le linéaire du tracé (4,3 km), une piste cyclable en site propre. Cette métamorphose est l’œuvre de l’action publique bien sûr, mais pas seulement. Les 75 M€ d’investissements consentis par les pouvoirs publics dans ces aménagements ont généré pas moins de 100 M€ d’investissements privés.
Tout au long de cette troisième ligne de tram, qui rattache les quartiers traversés au centre-ville et à la gare, d’anciens immeubles vétustes ont été démolis au profit de nouveaux programmes immobiliers, destinés à des logements ou à l’activité économique.
Les Halles Mazerat, du nom de l’architecte - Louis-François de son prénom - qui les a érigées en 1872, ont repris vie avec le projet de l’entreprise Biltoki, qui a investi 5 M€ dans ce projet. Le concept a séduit Saint-Étienne, avec :
Les halles Mazerat accueillent près d'un million de visiteurs par an. En 2023, le magazine spécialisé LSA, les a même placées dans le top 50 des commerces les plus inspirants du monde ! Rien de moins ! Et que dire de la rénovation, exemplaire en bien des points, de cette cathédrale métallique typique de l’architecture du XIXe siècle, inspirée du pavillon Baltard, avec ses lourdes poutres métalliques de fer et de fonte.
La Ville est intervenue aussi sur le bâtiment, avec sa mise à nu et la reprise de l’intégralité de la toiture en zinc. Sans oublier les aménagements extérieurs : de part et d’autre de l’édifice, elle a construit des terrasses, dallées de lumineuses pierres de Luzerne. Et, de l’autre côté du cours Victor-Hugo, la Ville de Saint-Étienne a réaménagé la place Waldeck-Rousseau, qui a fait peau neuve en 2023.
C’était un univers de béton. Déchu ! Le végétal a pris le pouvoir sur la place du Forum, le cœur battant du quartier de Montreynaud, où vivent près de 2 500 habitants.
Quatre ans, de 2015 à 2018, ont été nécessaires pour aménager cet espace de trois hectares.
Les chiffres donnent l’ampleur du chantier :
8 750
tonnes de dalles béton démolies et concassées
5 à 6
mètres de décaissement
19 000
mètres cube de remblais soit l’équivalent de 7,6 piscines olympiques de deux mètres de profondeur !
Le résultat est à la hauteur. Deux tiers de la surface aménagée ont été végétalisés. Ici, une prairie verger, plantée d’arbres fruitiers. Là, des pelouses, comme espaces résidentiels en pied d’immeubles. Une longue allée piétonne permet de circuler depuis la rue Bizet jusqu’en haut du quartier. Une aire de jeux est ouverte aux enfants. Une grande place ombragée permet de se retrouver, et devient un lieu de fête. Sans parler de la restructuration de la copropriété du Forum, largement soutenue par la Ville et ses partenaires.
La Ville de Saint-Étienne a été plusieurs fois primée pour cet aménagement exemplaire, qui aura mobilisé un peu plus de 8 M€ d’investissement : premier prix national des Victoires du Paysage 2022 et deuxième prix européen aux «Green cities Europe award 2023» (en français, concours des villes vertes européennes).
On comprend pourquoi !
Le boulevard Alexandre-de-Fraissinette (du nom de l’avocat, ancien maire de SaintÉtienne de 1947 à 1964) a été tracé dans les années 1970. L’époque du tout voiture, avec une chaussée digne d’une autoroute au beau milieu d’un quartier peuplé de 10 000 habitants. Après quatre ans de travaux, sur un linéaire de quelque 2 km entre le rond-point et le boulevard de la Palle, le boulevard a endossé ses habits neufs, ceux d’une artère urbaine du XXIe siècle.
Avec des trottoirs élargis. Avec des pistes cyclables bidirectionnelles. Avec des arrêts de bus désormais bloquants, la sécurité des passagers valant bien une poignée de secondes d’attente avant que le véhicule de la Stas ne reprenne son parcours. Avec un éclairage public entièrement rénové (145 lampadaires équipés en LED), moins énergivore que l’ancien système.
Le centre commercial est désormais valorisé : larges escaliers, rampe pour les personnes à mobilité réduite, plateau piéton en prolongement d’une placette centrale.
Dans un quartier calé sur les premiers contreforts du Pilat, l’aménagement a également fait la part belle au végétal. 100 arbres et 600 m2 d’espaces verts ont été plantés. 12 % de la surface de voirie ont été désimperméabilisés.
C'est le montant de l’investissement débloqué pour l'aménagement du boulevard Alexandre-de-Fraissinette.
Le projecteur s’est éteint pour la dernière fois le 29 avril 2003. 21 ans que le cinéma Eden n’était qu’une friche. Dès 2014, la municipalité a pris le dossier à bras-le-corps. Fidèle à sa volonté d’aérer le tissu urbain, elle a choisi, en concertation avec les riverains et ses partenaires publics, de travailler à l’acquisition des tènements, de déconstruire... mais de ne pas reconstruire. Démolition en 2021. Début des travaux en 2023. Et le jardin Eden est né.
33 arbres sont venus peupler l’espace, chênes, érables, prunus, sources immédiates de fraîcheur. 1 200 m2 ont été désimperméabilisés en pelouses et autres massifs plantés, dont 180 m2 en refuge de la biodiversité, inaccessibles au public. Une pergola abrite le cheminement depuis l’entrée principale.
Un jardin partagé est cultivé par les associations stéphanoises de jardins familiaux. Le mur ouest, aux belles pierres apparentes, a retrouvé son éclat, il est équipé de nichoirs pour les oiseaux. Et d’un écran pour d’éventuelles projections en plein-air, en référence à l’histoire des lieux.
Lors de la concertation, les habitants avaient exprimé le voeu d’avoir de l’eau. Exaucé ! Une fontaine a pris place sur ce même mur ouest et l’espace est doté d’une fontaine à boire.
Comme certains squares de Saint-Étienne, et c’était une autre exigence des riverains, le jardin est sécurisé et fermé la nuit. L’ensemble renforce l’attractivité de l’hypercentre et s’accompagne d’un programme de réhabilitation de plus de 500 logements publics et privés aux alentours.
C'est la surface du jardin Eden, un îlot de verdure en plein cœur de la ville