Ensemble vocal : Les Mécanos et la musique populaire

Une aventure humaine et musicale née à vélo

C’est en 2017 que commence l’histoire singulière des Mécanos, un groupe vocal né de l’initiative de Sylvère Décot, jeune Stéphanois passionné de pédagogie musicale. 
Parti faire un Tour de France à vélo à la rencontre d’initiatives éducatives autour de son futur métier de professeur de conservatoire, il revient à Saint-Étienne avec une idée en tête : monter un chœur amateur qui reprendrait des chansons de la musique populaire française, des titres oubliés, parfois engagés, toujours porteurs d’un message. 

« Ma rencontre avec Pascal Caumont (chanteur et professeur de musique occitan au Conservatoire de Toulouse) a tout changé, explique Sylvère Décot. Avec lui, j’ai découvert la polyphonie et, à mon retour à Saint-Étienne, j’ai convaincu quelques amis de créer un ensemble pour remanier des titres et chanter en amateur. »  

Un collectif qui grandit au fil des rencontres

Au fil des prestations a cappella dans les amicales laïques, notamment celle du Crêt-de-Roc, les centres sociaux, les salles de quartiers de Saint-Étienne et de ses alentours, les 4 amis sont devenus 6, puis 8, et enfin 10.

 Là encore, des histoires de rencontres avec des Stéphanois pour la quasi-totalité des membres du groupe, qui se préparaient à devenir artisan, agriculteur, boulanger… et qui ont été séduits à l’idée d’intégrer cet ensemble atypique. 

Des répétitions au premier EP

Le salon de Sylvère s’est vite avéré trop exigu pour les répétitions d’un choeur qui s’est professionnalisé, écrivant ses premiers textes et intégrant ses premières percussions.

 « À l’époque, nous étions tous un peu fans de San Salvador, un groupe de musique occitane, originaire de Corrèze, se souvient Benoît Feugère. Nous avons eu l’idée d’ajouter des percussions jouées avec des outils, des tournevis, un marteau, des pinces… et des peaux tendues. » 

La crise sanitaire de 2019 à 2020 a permis aux Mécanos de se plonger dans la création artistique. Leur premier EP (extended play, album de quelques titres) est sorti 2021 et tout s’est enchaîné : un concert sur une scène, entraînant une nouvelle date, en France mais aussi en Europe (Italie, Portugal, Belgique…), et même au Canada.  

Un premier album 

Aujourd’hui, les Mécanos sont des chanteurs-musiciens professionnels qui viennent de sortir leur premier album, Usures, fruit de 18 mois d’un long travail sur les polyphonies. Elles sont doublées d’une musique fouillée, bien plus complexe qu’il n’y paraît quand ces artistes, que l’on imagine volontiers petits-enfants de passementiers, de rubaniers ou de mineurs, se produisent sur scène.

Et un Premier Zénith

 Accompagnés par l’Éclectique maison d’artistes, entrepreneur du spectacle vivant à Saint-Étienne, Gaël, Jonathan, Rémi, Martin, Guillaume et consorts sont à l’affiche du festival Paroles & Musiques et se préparent à faire leur premier Zénith, samedi 24 mai. 

« J’avoue que ça fait quelque chose », reconnaît Sylvère. « Nous avons tous été spectateurs d’un artiste ou d’un groupe qui s’est produit sur cette scène », prolonge Benoît, tout sourire.

Sans oublier la médiation culturelle

L’agenda des Mécanos est déjà dense jusqu’à la fin de l’année, mais ces « chanteurs de sornettes pour divertir les passants » - ce sont eux qui le chantent – entendent aussi poursuivre leur oeuvre de médiation et de transmission dans les écoles, les centres sociaux, les établissements pour personnes âgées… 

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Pour s'appeler les Mécanos ?
Ce nom a été choisi parce qu’ils bricolent mais aussi parce qu’il rend hommage aux origines simples et ouvrières de leurs familles respectives.